Quelle claque !
De retour de nos voies à fresnidiellu, comme il reste quelques heures de jour, des plans commencent à germer dans les esprits malades de régis et moi.
La qualité du rocher du coin aiguise en effet les appétits… mais en fins gastronomes on a envie de plus prestigieux. Gizon berri bait naiz est la voie mythique du picu, par son homogénéité et par la perfection de son rocher. Sur le papier ça a l'air faisable mais la question est quand y aller ?
On pourrait monter dès ce soir et grimper demain, ; ou bien monter tôt le lendemain et faire la voie dans la foulée. Les 2h30 de marche d'approche avec les gros sacs rendent cette option moins raisonnable surtout pour une baltringue comme moi mais on choisit cette option qui permet de profiter du charme d'une soirée tranquille avec les filles.
L'approche dans une chaleur moite inhabituelle dans ce lieu nous fatiguera bien :mais la vision de la cara oeste et l'excitation de cocher une voie mythique vont rapidement nous rétablir.
Et la voie fut à la hauteur de sa réputation : des longueurs toutes plus belles les unes que les autres, une escalade soutenue mais jamais extrême, le tout dans une ambiance délicieusement gazeuse.
Si parfois les grimpeurs exagèrent en utilisant les superlatifs à tour de bras, la il faut leur donner raison.
Pour mémoire :
L1: 7b+sur le topo, c'est donc le crux. c'est moi qui m'y colle car
ça me permettra ensuite d'avoir les longueurs les plus faciles en tête.
En plus ça donnera plus de chances à régis d'enchaîner.
Je
dois tirer aux 3 premières dégaines : certes, je m'y attendais mais
c'est toujours un peu dur pour le moral de commencer une voie de 550 m
comme un saucisson…
Heureusement le rocher est magnifique, ça
remotive et j'arrive rapidement au relais. Régis manque l'enchaînement
de peu, faut dire qu'à froid ces micro prises ne font pas rêver.
L2
: 7a+ à notre goût, aussi dur que beau ! Soutenu sur de mauvaises
prises, assez dalleux, régis se bat et enchaîne avec classe, pas comme
moi.
L3: les bras encore un peu gonflés, j'enchaîne ce 6b+ constellé de gouttes d'eau un peu trop agressives…
L4 : 7a moins tordu que le précédent, avec un petit pas de bloc à la fin (que je rate évidemment)
L5:6b+ superbe, une petite traversée qui offre de beaux points de vue !
L6: très beau 6b sur un rocher toujours aussi hallucinant.
L7
: 5c typique du picu : rocher parfait, mais pas vraiment de protection
donc on reste vigilant en louvoyant jusqu'à la petite vire de la
rabada-navarro.
L8 : le rocher change un peu, se pare de
jaune et devient un peu greseux. On se croirait dans le désert… mais
l'escalade est toujours aussi belle. 7a+ très homogène et soutenu, pas
facile à décrypter, j'admire le maître déjouer ces pièges et clipper le
relais. Grâce à une petite traction de corde, j'enchaîne.
L9
6c sur trous, avec un crux à la fin. Il faut charger de mauvais pieds,
mais manque de jus ou de confiance, je tombe sous les yeux de la cordée
voisine. J'ai l'impression que mes chaussons sont devenus tout mous !
Mais à y réfléchir c'est plutôt les bras…
L9 |
L9 |
L10 très beau 6b,mais quand les longueurs cesseront d'être majeures ?
L11
: 5 de transition. nous rejoignons la directissime, la cordée voisine
nous laisse passer, alors que nous n'avons rien demandé, la réputation
de Régis l'aurait elle précédé ?
L12-L13: les 2 longueurs de fin de la Murciana, toujours aussi gazeuses, on trace car je reconnais le chemin.
Descente par la face sud, comme ça Régis repère pour demain avec Armelle, car l'animal va bientôt remettre ça…
Retour rapide à l'heure pour l'apero et le repas, les corps fatigués mais l'esprit apaisé par ce plan qui s'est déroulé sans accroc !
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