mardi 20 juillet 2021

Picu Urriellu : Gizon berri bat naiz

Quelle claque !

 De retour de nos voies à fresnidiellu, comme il reste quelques heures de jour, des plans commencent à germer dans les esprits malades de régis et moi. 

La qualité du rocher du coin aiguise en effet les appétits… mais en fins gastronomes on a envie de plus prestigieux. Gizon berri bait naiz est la voie mythique du picu, par son homogénéité et par la perfection de son rocher. Sur le papier ça a l'air faisable mais la question est quand y aller ? 
On pourrait monter dès ce soir et grimper demain, ; ou bien monter tôt le lendemain et faire la voie dans la foulée. Les 2h30 de marche d'approche avec les gros sacs rendent cette option moins raisonnable surtout pour une baltringue comme moi mais on choisit cette option qui permet de profiter du charme d'une soirée tranquille avec les filles. 

L'approche dans une chaleur moite inhabituelle dans ce lieu nous fatiguera bien :mais la vision de la cara oeste et l'excitation de cocher une voie mythique vont rapidement nous rétablir. 

Et la voie fut à la hauteur de sa réputation : des longueurs toutes plus belles les unes que les autres, une escalade soutenue mais jamais extrême, le tout dans une ambiance délicieusement gazeuse. 
Si parfois les grimpeurs exagèrent en utilisant les superlatifs à tour de bras, la il faut leur donner raison. 
 Pour mémoire :


L1: 7b+sur le topo, c'est donc le crux. c'est moi qui m'y colle car ça me permettra ensuite d'avoir les longueurs les plus faciles en tête. En plus ça donnera plus de chances à régis d'enchaîner. 
Je dois tirer aux 3 premières dégaines : certes, je m'y attendais mais c'est toujours un peu dur pour le moral de commencer une voie de 550 m comme un saucisson… 
Heureusement le rocher est magnifique, ça remotive et j'arrive rapidement au relais. Régis manque l'enchaînement de peu, faut dire qu'à froid ces micro prises ne font pas rêver. 
 
500 m de grimpe, on artife dès le premier spit, faut rester positif
 
Heureusement on repasse vite en libre dans L1
 
L2 : 7a+ à notre goût, aussi dur que beau ! Soutenu sur de mauvaises prises, assez dalleux, régis se bat et enchaîne avec classe, pas comme moi. 
 
L2, beau combat de Régis qui enchaine
 
L3: les bras encore un peu gonflés, j'enchaîne ce 6b+ constellé de gouttes d'eau un peu trop agressives… 
L3, gouttes d'eau belles mais voraces
 
 
L3
 
L4 : 7a moins tordu que le précédent, avec un petit pas de bloc à la fin (que je rate évidemment) 
L5:6b+ superbe, une petite traversée qui offre de beaux points de vue ! 
Fin de L5
 
L6: très beau 6b sur un rocher toujours aussi hallucinant. 
L7 : 5c typique du picu : rocher parfait, mais pas vraiment de protection donc on reste vigilant en louvoyant jusqu'à la petite vire de la rabada-navarro. 
 
L7 ? pas sur...
 
L8 : le rocher change un peu, se pare de jaune et devient un peu greseux. On se croirait dans le désert… mais l'escalade est toujours aussi belle. 7a+ très homogène et soutenu, pas facile à décrypter, j'admire le maître déjouer ces pièges et clipper le relais. Grâce à une petite traction de corde, j'enchaîne. 
 
Dans le Headwall, L8 superbe
 
L9 6c sur trous, avec un crux à la fin. Il faut charger de mauvais pieds, mais manque de jus ou de confiance, je tombe sous les yeux de la cordée voisine. J'ai l'impression que mes chaussons sont devenus tout mous ! Mais à y réfléchir c'est plutôt les bras… 

 
L9


L9



L10 très beau 6b,mais quand les longueurs cesseront d'être majeures ? 
L11 : 5 de transition. nous rejoignons la directissime, la cordée voisine nous laisse passer, alors que nous n'avons rien demandé, la réputation de Régis l'aurait elle précédé ?
L12-L13: les 2 longueurs de fin de la Murciana, toujours aussi gazeuses, on trace car je reconnais le chemin.


Descente par la face sud, comme ça Régis repère pour demain avec Armelle, car l'animal va bientôt remettre ça… 
Retour rapide à l'heure pour l'apero et le repas, les corps fatigués mais l'esprit apaisé par ce plan qui s'est déroulé sans accroc ! 

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