dimanche 8 juillet 2018

La Meije : Pierre Allain + traversée des arêtes


Le sommet mythique de l'Oisans !

Les conditions sont enfin bonnes pour ce vieux projet qui nous tenait à coeur à Olive et moi. Lui depuis ses 17 ans...


l'objectif vu de la benne
On commence par prendre les remontées... Comme à Cham sauf que ce c'est moins cher et qu'à part nous et un VTTiste acharné, il n'y a personne

Dans les Enfetchores
On monte par les Enfetchores, sortes d'éperons rocheux de part et d'autres du glacier. Ca grimpouille un peu , l'itinéraire est paumatoire mais très astucieux.

Glacier de la Meije
On prend pied sur le glacier, et on arrive à la brêche sans soucis. La descente est comme prévue un peu scabreuse, entre les cailloux, la neige plus ou moins pourrie, les guides et leurs clients maladroits....

La Brêche

Descente vers le promontoire

Arrivés au promontoire, c'est un peu la foire, on fait connaissance avec plein de cordées plus ou moins stressées, dont celles qui nous accompagneront le lendemain. On sera 3 dans la Pierre Allain, Freddy nous donne quelques indications qui s'avèreront assez précieuses.

1er rappel dans la nuit.
Après une nuit pas si mauvaise dans le grenier, on est les premiers au rappel repéré la veille.
On remonte le glacier, mais on a beau être rapides et avoir pris le soin de repérer la vire "caractéristique" avant d'être au pied.... on se trompe d'attaque. Pendant ce temps les 2 autres cordées plus calmes nous rattrapent et nous indiquent le bon départ. 

Ensuite tout déroule, on arrive rapidement au fauteuil que l'on traverse vers le pied de la face proprement dite. Le jour est arrivé, faut dire que ce fauteuil est carrément long.

On examine un peu la face et c'est parti. C'est un peu le bazar, les autres cordées nous ont rejoint et font relais à coté de nous. Il y a 2 cordées, un jeune couple assez stressé et une autre plus âgée et plus cool. 
Le leader des jeunes nous suit à la trace alors même que je doute de l'itinéraire.  Une belle fissure raye une dalle, comme Freddy l'avait indiqué. Mais ca parait bien dur pour du 5b. Je m'y lance, mais la perspective de de voir désescalader en grosses me refroidit et je redescend pour mettre les chaussons. Derrière, la 3ieme cordée essaye un peu plus à droite.

Je passe la fissure, place un friend, traverse à gauche pour rejoindre une zone facile et c'est le moment que je choisis pour zipper et voler. Surprise totale, je sais toujours pas si c'est la main ou le pied qui a glissé, le passage n'était pas dur pourtant !
Tout se termine bien : mon friend a tenu et Olive assurait car on était pas en corde tendue à ce moment.

Après ce petit coup d'adrénaline, on rejoint la ligne évidente du grand dièdre qui va nous amener à la cheminée verte. L'ambiance s'est creusé, on commence vraiment à se sentir dans une grande face.


Dans le grand dièdre
Le topo disait bien d'aller à gauche pour éviter la cheminée humide et dégueu mais bien sur je vais en plein dedans. Après un passage bien humide gavé de vieilles chasses d'eau, on débouche au soleil vers les vires du glacier carré

à la recherche de la sortie
On comprend pas trop pourquoi (les jeunes étaient juste derrière nous dans la cheminée) mais on est tous seuls.
L'itinéraire n'est pas trop évident, on prend notre temps et -c'est le charme de ces vieilles voies- on passe par les passages célèbres avec leurs noms folkloriques qui fleurent bon l'alpinisme des anciens : la "vire à bicylette", le "rateau de chèvre".

On essaie de se convaincre qu'on est sur la bonne vire à bicyclette... Ok, c'est large mais à peine plus que celle d'à coté. Un rateau de chèvre ? Ok, une vague fissure, ca doit être ça...

On arrive finalement au pied de l'arête finale, on est bons ! On s'octroie une pause. Le temps est parfait : pas un nuage pour nous stresser, aucun vent...

Pause à la brêche avant l'arête Sud

Vue sur le glacier carré
La tension se relâche, il reste une centaine de mètres en 4-5 ca devrait dérouler.

départ de l'arête finale

Le rocher est bon mais ca ne déroule pas ! c'est raide, difficile de trouver la ligne évidente tout en protégeant... On a l'impression que ca ne va jamais se terminer.

après l'antécime, ca sent le sommet
Après une antécime trompeuse, on arrive  enfin au sommet ! C'est émouvant de se retrouver dans un endroit dont on a tellement révé, qu'on a tellement vu en photo, en video. Ca semble familier et irréel à la fois.
Espèce de vierge

Petit moment de décompression, le panorama est incroyable, mais la vue sur les arêtes nous calme un peu. Ca a l'air long, raide et pas si facile...

les arêtes avec le doigt de Dieu
On se lance dans les rappels du Grand Pic.
Rappels du Grand Pic

On  arrive sous la dent Zsygmondy, avant le crux qui est le fameux couloir-goulotte en face Nord.
La dent Zsigmondy
On remet les crampons et c'est parti. Le toboggan glacé de la face Nord est impressionnant, mais on apprécie le frais... et avec  le cable et les bonnes traces il n'y a aucune difficulté dans la goulotte.
avant la goulotte

 On avance tellement bien qu'on a rattrapé 2 cordées. Un couple vu la veille, largué par leurs copains et bien au taquet, et un trio de sudistes.

l'enfilade des arêtes
avant le doigt de dieu
 La course est splendide, variée et le temps passe sans qu'on s'en apercoive, on se régale.

Arrivée au doigt de Dieu
Petit à petit on double tout le monde,  un dernier rappel pour passer la rimaye et on est sur le glacier. cette fois ca sent la fin...

dernier rappel

descente tranquille
 Bien fatigués, on arrive au refuge à 18h30. A l'heure pour l'apéro...
l'Aigle nous attend
 On se repose tranquillement en appréciant l'ambiance et les couleurs superbes de fin de journée. On apercoit nos collègues de la Pierre Allain sur les arêtes... ils semblent un peu en perdition, une cordée arrivera à 1h de matin, celle des jeunes à 3h...
Fin de journée...
Une journée de rêve donc,pas si facile de ratterir ensuite...



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