Grand Pic de Belledonne : La croix et la manière

 Bambée de rentrée

Cette nouvelle voie sur le haut sommet du massif fait bien envie. On nous promet une grimpe sur coinceurs, dans une ligne assez directe, pas trop soutenue, sur une face qui a toujours autant d'allure depuis 2015.

J'ai réussi un 7a à ev3 la semaine précédente, je me dis donc naivement que je suis revenu à mon niveau max malgré un été vierge coté escalade... La suite prouvera que non !

 Organisé à l'arrache, la nuit sera courte car le réveil sonne à 4h30, pour un départ du parking vers 6h. moi qui ai ait toujours vanté le coté feignasse de l'escalade avec ses levers tardifs, je suis servi...

L2

L4 beau dièdre

L6 on s'approche du crux

traversée finaude pour commencer L7

Un petit dévers et c'est fini !

Régis malgré la nuit noire débusque des champignons, la marche d'approche nous promet un retour laborieux. Une fois au lac Blanc, l'objectif est en vue et le moral remonte un peu. Seul problème, nous sommes harcelés par le vent... A presque 3000 m on se questionne sur la faisabilité de l'escalade... Mais bon il faut aller voir, nous disons nous. Tout en sachant que si on va voir... on finira par grimper, telle est la loi du grimpeur.

Le glacier joue en véritable pied de nez au réchauffement climatique en s'étalant lascivement au pied de la face. A cette période il n'y a quasiment plus de neige, et la pente finale va nous obliger à cramponner, moyennant quelques tours de passe-passe car bien sur nous n'avons qu'une paire de crabes pour 2. On avale rapidement le socle et on découvre la raison du nom de la voie : un reste de croix marque en effet l'attaque.

Fin de L2 après mon vol

J'attaque L1, pas vraiment de grimpe mais j'ai les doigts froids et je redoute le pire.

L2 débute par une superbe traversée sur réglettes franches, c'est agréable... Comme c'est un peu morpho, je passe pas vraiment par la voie officielle.... et casse une réglette ! ca commence mal cette affaire.

L3 : 6a moussu et humide, un peu stressé et les bras fatigués, je pars à droite mais c'est à gauche, pas envie de voler encore, je tire au clou... ça faisait longtemps que je n'avais pas artifé un 6a !

Régis enchaine L4, beau dièdre où les protections sont sommaires au début. J'enchaine enfin une longueur...

On se caille toujours autant, j'entame L5 par une belle traversée dalleuse, expo mais pas trop dure. ENsuite je pars (encore) au mauvais endroit et arrache une prise... Moi qui croyais qu'une de mes rares qualités grimpesques était de sentir là ou on pouvait tirer ou pas ! Joli vol sur un petit friend, j'arrive tête en bas mais sans dégats. Une fois au bon endroit, c'est plus facile, la fin est classe mais cramé je tire à mon friend

Régis enchaine L6 et L7, une descente et un mur facile. L8 est (encore) une traversée avec un pas final plus physique mais bien prisu.

Reste le crux, annoncé 7a mais plutôt 6c, une petite traversée finaude puis un beau mur en léger devers garni de bonnes prises. Un régal à grimper, j'arrive à enchainer.

Je fais l'avant dernière longueur, un 6b où je me perds... Le relais est bien à gauche au sommet d'une rampe. Une dernière cheminée et on est au sommet !!

La descente se passe bien, je me rémémore nos erreurs avec Aurélie et on reste bien sur le fil de l'arête... Pas besoin de rappels, malgré les cailloux branlants on arrive vite au col de la Balmette. Restera la longue descente... 

Une superbe ligne, que paradoxalement je n'ai pas trouvée très dure... Mais où j'aurai pris 2 vols et enchainé aucune longueur en tête ! Bien longtemps que ca m'était pas arrivé.